

Par Rachel Brunet | Publié le 06/11/2019 à 10:00
Mathieu Tazo est né et a grandi à Toulon. Après des débuts prometteurs dans le foot, il fait le choix de partir étudier en école de Commerce, à Paris. S’il travaille depuis dans le monde de la banque, il est aussi écrivain. Il a publié, cette année, son troisième roman. Le Varois de Caroll Gardens fait partie des 30 hommes mis en avant dans nos colonnes en ce « Mois de l’Homme ».
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Chronique publiée sur le blog Unebonnenouvelleparjour le 24 octobre 2019
Ce roman aborde les thèmes de l’amour, l’amitié, la corruption, la manipulation, les secrets de village…
L’ambiance de ce village est très bien rendue. Tout se passe au café, chez Max et Cathy, et est lié au seul employeur : l’usine de lavande.
Rivalités, rancoeurs, lâchetés et omerta…
L’écriture est fluide et les personnages sont bien brossés.
Samuel est un assassin, naïf et roué, lâche, arriviste, manipulé et manipulateur, mais il est tout de même attachant, dans son optimisme insensé, malgré toutes les mauvaises nouvelles qui lui tombent dessus, et toutes les trahisons qu’il va découvrir peu à peu.
Samuel avait un caillou dans sa chaussure mais au fur et à mesure du récit, ils s’accumulent, et vont le conduire au bord du précipice, sur le rocher de l’Arbre Rouge…
Certains passages sont vraiment très drôles, comme celui où le président passe à Barjance, en 2 minutes chrono.
L’auteur étrille au passage les politiques, mais aussi les fonctionnaires,les repreneurs d’affaires, les sportifs enragés, les alcooliques…
Article de French Morning publié le 1er septembre 2019
Mathieu Tazo présentera son troisième roman Au nom des pères le samedi 14 septembre à la librairie Albertine. L’auteur répondra aux questions de Maurin Picard, journaliste et auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire américaine et la Seconde Guerre Mondiale.
« Au nom des pères » en 5 images, comme autant d’éléments de cette histoire qui n’a pas eu lieu mais aurait pu, au sein de cette grande Histoire qui a eu lieu mais n’aurait pas dû :
– le bouquet de bleuets déposé sur la tombe du père (soldat français en 14-18) d’Aufan (Résistant en 1942) par on ne sait qui
– Rose qui ne reconnaît pas les visages mais est témoin d’un crime sur la Place Pol Lapeyre à Marseille
– Cet homme au Borsalino, officier de la Gestapo qui influence l’enquête sur le crime
– Le père d’Aufan en décembre 1915
– Rose et Aufan : si elle le retrouve, elle le perd. Si elle ne le retrouve pas, elle le perd aussi. Que faire?
Épigraphe d’Au nom des pères pour illustrer ce lien entre pères et fils, d’une guerre à la suivante : la réponse d’un Poilu à son garçon qui lui demande de lui ramener un casque prussien en 1915 :
« Pour le casque de Prussien, cela n’est pas sûr. Ce n’est pas maintenant le moment d’aller les décoiffer. Il fait trop froid, ils pourraient attraper la grippe. Et puis, mon pauvre Maurice, il faut réfléchir que les Prussiens sont comme nous. Il y a des papas qui sont à la guerre et des petits enfants comme toi qui sont avec leur maman. Vois-tu qu’un garçon prussien écrive à son père la même chose que toi et qu’il lui demande un képi de Français, et si ce papa prussien rapportait un képi de Français à son petit garçon et que ce képi fût celui de ton papa ? Qu’est-ce que tu en penses ? Tu conserveras ma lettre et tu la liras plus tard quand tu seras grand. »
Chronique publiée le 16 mai 2016 sur le blog Le Cygne Noir
On est conquis par l’humour qui se dégage de ce roman dès les premières pages. L’auteur nous brosse le portrait de ce personnage, un homme marié et père d’une petite fille. On le voit évoluer dans les sphères politiques du pouvoir.
De nombreuses pièces du puzzle vont nous permettre d’entrevoir la vérité. Mais seul le dénouement final fera la lumière complète sur les responsabilités des uns et des autres. Ce roman sait nous tenir en haleine jusqu’à la fin et je vous promets plusieurs retournements de situations !
A l’occasion de la sortie de son second roman : « Un caillou dans la chaussure », Mathieu Tazo, auteur varois, était en séance de dédicaces à la Librairie Charlemagne de Toulon. Votre magazine préféré l’a rencontré.
Lien vers l’interview sur limpact.fr
Propos recueillis par Fabrice Lo Piccolo
Mathieu, comment décririez-vous votre roman à nos lecteurs ?
Il s’agit d’un roman noir sous le soleil provençal, sur la responsabilité d’un homme qui porte en lui un événement dramatique de son passé et qui se voit offrir la possibilité de l’assumer. Mais cette responsabilité n’est pas neutre quand on est fils, mari et père et que les conséquences peuvent être lourdes à assumer pour soi et pour les siens.
Après vingt-cinq ans d’absence, Samuel Marion quitte Paris pour revenir vivre auprès de sa mère à Barjance, ce village du Haut-Var plein des souvenirs heureux de son enfance. Il décide d’en devenir le maire, un maire ambitieux qui remettra cette bourgade isolée sur le chemin de la modernité.
Mais le gendarme du village profite de l’élection du nouveau maire pour rouvrir l’enquête sur le meurtre resté inexpliqué de son père en 1989, poussant alors Samuel Marion vers le piège de ses propres contradictions, entre souvenirs périmés et faux-semblants assumés.
Car l’assassin, c’est lui et l’événement extraordinaire d’une vie ordinaire ressort enfin, tel un caillou hérité d’un passé trouble qui fait boiter son auteur.
Le roman se déroule à Barjance, village « imaginaire » du Var, votre personnage a le même âge que vous : quelle est la part de biographie et la part de fiction dans cette œuvre ?
La part de biographie porte sur le village et celle de fiction sur les personnages et les événements. Le village de Barjance est inspiré de Comps-sur-Artuby, dans le Haut-Var, où ma famille est établie depuis plusieurs générations et où j’ai passé toutes mes vacances d’enfant et d’adolescent. Depuis la sortie du roman, plusieurs Compsois m’ont d’ailleurs dit qu’ils avaient bien reconnu leur village !
Ensuite, le roman est écrit à la première personne et le narrateur est un homme de mon âge, père de famille. On pourrait donc croire qu’il y a beaucoup de moi dans Samuel Marion mais ce n’est pas le cas?! Cependant, j’ai essayé de me mettre à sa place et de réfléchir comme lui, en cherchant à montrer sa résolution à sortir d’une contradiction qu’il avait créée.
Quels messages souhaitez-vous faire passer à travers la réflexion de Samuel, qui semble vivre « la crise de la quarantaine » ?
Les décisions que l’on prend et la hauteur de leur enjeu sont un bon révélateur de notre véritable valeur morale. Les réflexions que Samuel Marion égrène au fur et à mesure du récit montrent de quel bois il est fait alors qu’il est confronté au choix le plus dur.
Samuel Marion est un personnage chez qui tout relève de la plus parfaite banalité mais qui ne l’est pas, malheureusement pour lui. Personne ne peut dire qu’il est fier de tout ce qu’il a fait, on a tous en nous quelques petits secrets qu’on garde bien enfouis. Dans le cas de Samuel Marion, ce secret du passé est poussé à son paroxysme car il s’agit d’un meurtre qu’il a la possibilité d’assumer. Mais ce choix s’inscrit dans un contexte dans lequel on peut tous se retrouver (espoir d’avenir, protection de sa famille, envie de reconnaissance et de réalisation, amour contrarié… ) et qui pèse souvent plus lourd dans la décision que la morale du bien.
Tout comme votre premier roman « La dynamique des fluides », « Un caillou dans la chaussure » se déroule sur fond d’enquête, pourquoi ajouter cet élément à vos récits ?
Je souhaite en effet que l’intrigue du roman se noue autour d’une enquête car cela apporte un fil conducteur et une tension à même de faire progresser le récit. La mort est la grande affaire de la vie et quand elle est donnée par quelqu’un, on touche au cœur de ce que l’homme peut faire de pire. Suivre les progrès d’une enquête sur un meurtre me permet ainsi de centrer l’histoire sur un enjeu fort. A ce titre, je suis un grand admirateur de Sébastien Japrisot (La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil, L’Eté meurtrier…) qui était passé maître dans l’art de l’enquête et du scénario à énigmes, à l’écriture implacable, bourrée d’humour. Il est l’auteur qui m’inspire le plus.
Cyril Hanouna qui cite ‘Un caillou dans la chaussure’ en faisant une blague sur des noms imaginaires de romans… on termine l’année en beauté!
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