

Entretien par le 16 décembre sur le site Jadorelalecture.com
Qui êtes-vous en quelques mots ?
Je suis un auteur de romans (3 au compteur) de 42 ans, marié et père de deux filles de 5 et 7 ans. Nous vivons à New York, après quelques années à Londres. Je suis un grand fan de littérature, d’Histoire et de football ! J’ai joué au football au haut niveau quand j’étais plus jeune, puis la littérature a pris le dessus. J’ai grandi à Toulon, où je retourne régulièrement. Je suis très attaché à mon Sud natal, où je situe souvent l’action de mes romans.
En 2014, j’ai publié « La dynamique des fluides« , puis « Un caillou dans la chaussure » en 2015. Et cette année, « Au nom des pères« , qui se déroule en novembre 1942 à Marseille et Toulon, à un moment-pivot de la guerre. Le roman raconte l’histoire d’amitié entre trois jeunes résistants français en remontant le fil de l’histoire jusqu’à leurs pères, soldats de la Première Guerre mondiale, pour tisser la filiation des haines et amitiés franco-allemandes.
Quelle place occupe la lecture dans votre quotidien ?
Une place essentielle. Je lis le soir, au calme. Pendant la journée, je suis heureux de savoir qu’un livre m’attend, avec une histoire en suspens et des personnages en pause qui piaffent d’impatience que je réouvre le livre. Je me suis mis à lire beaucoup plus de romans quand j’ai commencé à écrire et plus j’écris, plus je lis. Et plus je lis, plus j’écris.
Suite de l’entretien sur le site
Le style de l’auteur est simple sans être simpliste, calqué sur le personnage très attachant de Rose. Le suspens est bien mené et nous tient en haleine jusqu’au bout, grâce à un rythme soutenu et aux rebondissements qui émaillent le récit.
Entre histoires de manipulation et de vengeance, le récit prend parfois des allures de polar.
Il démontre avec brio que rien ne sert jamais vraiment de leçon à l’humanité et que l’histoire n’est qu’une suite de malheureuses répétitions, alimentées par des haines tenaces.
Lien vers la chronique complète
Novembre 1942, Marseille et Toulon sous l’Occupation.
« Mademoiselle Rose, vous seule pouvez me dire comment est mort mon fils. Vous y étiez, vous, sur cette place de malheur. Vous pourriez reconnaître les visages. »
Rose est déterminée, jeune, tenace, ingénue et jolie. Elle cherche son amant. Et ne reconnaît pas les visages. Elle est témoin d’un crime : un résistant français et un officier allemand se sont battus au couteau. Qui a voulu tuer qui ? Personne ne le sait et Rose a retrouvé son amant mort.
Face à l’enquête menée à charge par une police sous influence et alors que le bruit des bottes allemandes retentit dans Marseille, Rose va dérouler le fil des événements qui ont conduit à cette bagarre mortelle pour remonter l’histoire des enfants et de leurs pères et révéler un épisode longtemps resté tabou de la Première Guerre mondiale.
Au nom des pères
Mathieu Tazo1 (E00)
Éditions Publilivre
359 pages
14,90 €
https://www.essecalumni.com/article/livre-au-nom-des-peres-de-mathieu-tazo-e00/13/09/2019/3880
Interview parue dans Cité des Arts le 9 septembre 2019
Roman «Au nom des pères»
Entre l’écriture, sa vie de famille et ses impératifs professionnels aux Etats-Unis, Mathieu Tazo, auteur talentueux originaire de Toulon, a décidé de tout concilier en suivant ses envies. Il publiait en mai son troisième roman : « Au Nom Des Pères ». Un roman historique captivant qui se déroule dans le sud de la France.
Qu’est-ce qui t’a donné envie d’écrire sur ce thème ?
C’est parti d’un constat assez banal. Les deux grandes guerres sont distantes de vingt à vingt-cinq ans. La première a provoqué la mort de presque vingt millions de personnes. On ne voulait plus revivre cela et pourtant, une génération plus tard, les enfants feront la seconde. C’est encore soixante millions de vies enlevées. Ce lien générationnel m’a amené à développer ce point de vue parents/enfants. En parallèle, j’avais envie d’aborder le point de vue de l’amitié. Je me suis aussi aperçu qu’à Marseille et Toulon, de nombreux événements en lien avec la guerre avaient eu lieu, comme la Rafle de Marseille et le sabordage de la flotte à Toulon.
(…)
Pourquoi utiliser le biais de l’amitié ?
L’amitié est mise à rude épreuve en période de guerre. Pourquoi cette seconde guerre mondiale… Pourquoi allemands et français ? S’agit-il d’une revanche de la première, qui elle-même serait une revanche de 1870 ? Ces guerres sont complexes, bien plus que les guerres napoléoniennes, elles s’intensifient par les enjeux politiques et économiques. Le conflit est une construction humaine, c’est un fondement de notre histoire et le processus se perpétue en instaurant une haine entre les peuples. Si cette création est possible, je me dis qu’il est possible également de la renverser et d’en donner la vision, plus discrète, d’une amitié qui naît et résiste à ces conflits. Un discret événement très peu connu, dans ce thème là de l’amitié, c’est la trève de la boue. Ce fut un sujet tabou pendant de nombreuses années, avec donc très peu d’informations dessus. Cela m’intéressait de le raconter.
Lire l’intégralité de l’interview ici
Chronique publiée le 7 septembre 2019 sur le blog de Delph la Bibliovore
Dans « Au nom des pères », Mathieu Tazo livre une histoire qui nous fait entrer dans la grande Histoire ! Rose, l’héroïne, se trouve confrontée aux horreurs de la seconde guerre mondiale et porte un regard sur un passé encore plus ancien.
(…)
Si vous êtes fans de romans historiques, « Au nom des pères » vous plaira particulièrement. Mais l’intrigue reste intéressante à suivre. Ne serait-ce que pour comprendre que l’homme oublie vite son histoire ! Le devoir de mémoire est bien illustré par Mathieu Tazo. Il nous fait bien saisir que le mal peut revenir si l’on n’est pas prudent. Attention une période noire peut en cacher une autre !
Pour lire la chronique complète : lien
Article de French Morning publié le 1er septembre 2019
Mathieu Tazo présentera son troisième roman Au nom des pères le samedi 14 septembre à la librairie Albertine. L’auteur répondra aux questions de Maurin Picard, journaliste et auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire américaine et la Seconde Guerre Mondiale.
Une belle après-midi à la Brooklyn Library : on s’est rencontré, on a parlé, on a même pris quelques photos. Merci à tous d’être venus!! C’est pour des moments comme ceux-là que j’écris !
Comme le dit si bien La Provence, « l’auteur est toulonnais mais son ouvrage se déroule à Marseille. »
Pour qui connaît le Sud, cela peut en effet paraître antinomique. ☺️
Pourtant, quand je me suis plongé dans l’histoire de la 2ème Guerre mondiale, Marseille s’est imposée par le dramatique effet d’enchaînement d’évènements assez méconnus qui se sont passés fin 1942 et début 1943.
Le 12 novembre 1942, les troupes allemandes envahissent Marseille. La Résistance s’active et commet plusieurs attentats meurtriers en janvier 1943, déclenchant des vagues d’arrestation et de déportation, sur décision des nazis avec la participation de la police française.
Du 22 au 24 janvier 1943, une rafle est organisée dans le quartier du Vieux-Port. Craignant un débarquement des troupes alliées sur les côtes provençales, les Allemands veulent supprimer tout foyer de résistance marseillaise et détruisent le quartier aux explosifs.
20000 personnes furent jetées dans la rue, 12000 transférées de force dans un camp de rétention à Fréjus dont 800 furent ensuite déportées en Allemagne.
Hasard du calendrier, hier, Le Monde annonçait qu’une enquête venait d’être ouverte pour crimes contre l’humanité concernant la Rafle du Vieux-Port : http://bit.ly/2ZbtTjT
Si je dois citer un seul livre qui m’a servi de référence pour cette période : Résistance et Occupation (1940-44), le 3ème tome de Midi rouge, ombres et lumières, de Robert Mencherini.
« Au nom des pères » en 5 images, comme autant d’éléments de cette histoire qui n’a pas eu lieu mais aurait pu, au sein de cette grande Histoire qui a eu lieu mais n’aurait pas dû :
– le bouquet de bleuets déposé sur la tombe du père (soldat français en 14-18) d’Aufan (Résistant en 1942) par on ne sait qui
– Rose qui ne reconnaît pas les visages mais est témoin d’un crime sur la Place Pol Lapeyre à Marseille
– Cet homme au Borsalino, officier de la Gestapo qui influence l’enquête sur le crime
– Le père d’Aufan en décembre 1915
– Rose et Aufan : si elle le retrouve, elle le perd. Si elle ne le retrouve pas, elle le perd aussi. Que faire?